Au détour d’une errance, il arrive parfois que l’on croise de drôles de mammifères, bipèdes en vadrouille pouvant tout aussi bien, selon leur envie, nous caresser ou nous étourdir, nous réchauffer de leur doux miel mélodique ou nous entraîner dans une cadence folle et furieuse vers une rumeur amoureuse. Car ces quatre complices, connus depuis quelques années déjà sous le nom de Bear’s Towers, n’aiment rien tant qu’alterner douceur et puissance, posant leur folk-rock sur une nappe pop pour lui donner des couleurs encore plus chaudes, encore plus belles, emplie de nuances et de liberté. Avec eux, point d’emballement incontrôlé mais plutôt une dentelle de mélodies sublimées par une voix que l’on imagine facilement venue d’ailleurs, délicate proposition dessinant au fil des titres de leurs albums, le dernier «Kyma» étant sorti il y a quelques mois, une carte du tendre n’excluant pas, bien au contraire, quelques notes épicées, quelques énervements salutaires, quelques mots douloureux. Le bonheur est dans l’épure et cela Bear’s Towers l’a bien compris, ciselant des morceaux simples - mais non simplistes ! - entre folk rock doux et pop lumineuse, comme une évidence, celle d’une harmonie sincère et d’un bonheur partagé.