Du soleil plus que l’on peut en supporter, de la poussière qui inlassablement s’infiltre dans les vies, de l’eau trop rare ou trop abondante, rien de tel qu’un climat comme celui de l’Australie pour forger des caractères entiers et des artistes qui puisent au cœur de cette nature rude l’essence même de leur univers.
Avec sa voix qui résonne puissamment et envoûte irrémédiablement dès la première écoute, ses deux mètres de hauteur, sa longue barbe et ses yeux bleus qui semblent vous ausculter jusqu’au tréfond de l’âme, William Crighton assurément s’inscrit dans cet espace aussi rude que riche, héritier d’une tradition qui met en musique une vision particulière du monde, de la société et des humains étranges que nous sommes tous.
Son rock, il le conjugue en mode viscéral, mêlant à ses notes électriques des mélodies traditionnelles et des virées expérimentales pour que nos sensations soient encore plus puissantes. Enfant admirant la nature pour ce qu’elle a de plus beau, de plus sauvage et indomptable, il est devenu adulte engagé pour l’écologie, se servant de sa musique pour transmettre, au milieu des histoires plus ou moins tristes qu’il aime nous conter, un message passionné pour la sauvegarde de ce bien commun que l’on a trop tendance à négliger voire détruire. Au fil de ses trois albums - «William Crighton» (2016), «Empire» (2018) et le dernier en date sorti en février dernier «Water and dust» -, qu’il a créés et enregistrés en compagnie de sa femme Julieanne et de son frère Luke, il n’a cessé, entre balades enivrantes et chevauchées rock fougueuses, de tracer son chemin sans se préoccuper des tendances, des modes, préférant de loin la sincérité pour mieux surprendre et captiver.
Face à un tel artiste hors norme, il était tentant d’imaginer et de lui proposer un challenge inédit, et puisque, à l’image de ce que Guitare en Scène, il aime emprunter des sentiers inhabituels, lui offrir la possibilité de jouer au contact direct du public, sans être sur scène mais en posant, tous les jours entre chaque concert, son ampli et sa guitare où bon lui semble dans le festival, histoire de nous prendre par la main presque littéralement et nous embarquer à sa suite dans un road trip musical unique en son genre et donc forcément étonnant.