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Ce sont deux sœurs pas vraiment jumelles, l’une ayant eu l’étrange idée de naître deux ans avant l’autre, nées sous le signe de la folk et du blues, qui en un peu moins de quinze ans ont bousculé les codes et le petit monde feutré du blues rock. Cinq EP et sept albums, de «Spring» en 2010 à «Blood Harmony» en 2022, ont ainsi suffit à ces déesses stakhanovistes de la guitare pour imposer un style et un univers qui ne ressemble à aucun autre. D’un côté la voix chaude et puissante alliée à la guitare lead de Rebecca, de l’autre la guitare slide jouée avec un bottleneck de Megan, au milieu Larkin Poe qui délivre un blues old school qui sait s’aventurer sur les sentiers du folk-rock, de l’americana, du rock 70s, voire lorsque le cœur y est vers des sonorités plus heavy rock. Sur scène, il suffit de fermer les yeux - même si c’est dommage compte-tenu de leur extraordinaire virtuosité avec leur instrument ! - pour commencer un magnifique voyage dans les sublimes paysages de ce sud des Etats-Unis qui les a vues venir au monde. Ce road-trip empli de chaleur écrasante et d’une vibration électrique qui secoue l’intégralité de nos émotions, les sœurs Lovell nous le proposent saignant à souhait, dans la lignée si l’on ose dire de ce que pouvait écrire leur lointain ancêtre Edgar Allan, plein de riffs virevoltants et fluides, de mélodies délicatement roots à l’énergie débordante et de sourires ravageurs. Magiciennes des notes, Rebecca et Megan ne cherchent pas la démonstration tapageuse ou prétentieuse. Non, elles se “contentent” de laisser leur talent s’exprimer comme bon leur semble et, sans conteste, la méthode est excellente vu le résultat. Fusionnelles et complémentaires, elles font de Larkin Poe un ovni dans le monde du blues rock, tant leur indéniable connexion apporte un petit supplément d’âme à une musique somme toute fort classique. Adoubées par l’immense Elvis Costello qui les a prises sous son aile et les a, très tôt, faites tourner avec lui, les deux sœurs n’ont eu de cesse, depuis, de faire évoluer leur musique, de lui donner du volume, de l’audace et une solidité à toute épreuve, faisant souffler aujourd’hui un vent de fraîcheur sur la scène blues rock mondiale et séduisant un public beaucoup plus large que celui des amateurs purs et durs du genre. Nul doute, donc, qu’elles sauront, en mode southern rock et bluegrass avec leurs complices Tarka Layman (basse, claviers) et Ben Satterlee (batterie), mettre de la magie dans nos yeux et un petit bout de leur Georgie natale dans nos cœurs lors de leur venue cet été à Guitare en Scène.