Du haut de leur vingtaine totalement décomplexée et insouciante, le quatuor, tout droit venu d’Alsace, a su trouver le bon compromis entre énergie explosive et mélodies travaillées, textes moins basiques qu’il n’y paraît de prime abord et rythmiques qui claquent aux vents contraires.
A grand renfort de compos aussi millimétrées qu’explosives, ils nous plongent dans un univers proche de celui des Black Rebel Motorcycle Club, The Strokes, The Kills et autres Brian Jonestown Massacre, soit un rock sans – trop de – concession, qui percute et uppercut, un son brut qui secoue et ne s’embarrasse pas de nuances. Last Train ne calcule pas, joue viscéral, brut, livre tout sans retenue et emporte sans mal le morceau avec la fougue de la jeunesse, en nous assénant une musique sans fioritures, qui secoue et ne laisse que peu de moments de répit. Nul étonnement, donc, dans un monde musical de plus en plus aseptisé que leur parcours ressemble à un sans faute !... Printemps de Bourges, tournées au long cours en France et un peu partout dans le monde, deux EP, «The holy family» (2015) et “Fragile” (2016), très vite suivis de deux albums, «Weathering» (2017) et «The Big Picture» (2019), d’un documentaire, «The Big Picture» (2021), rien ne semble pouvoir stopper la course effrénée de ceux que beaucoup, de Rolling Stone à Francis Zégut en passant par Rock’n’Folk ou les Inrockuptibles, considèrent comme l’un des tous meilleurs groupes rock en France.
Stakhanovistes du plaisir live, de l’échange en frontal, ces quatre furieux ont dû, comme tous, se résigner à débrancher les amplis pour laisser passer l’orage. Forcément, maintenant qu’il s’éloigne, les voici remontés à bloc, prêt à faire rugir leurs riffs rageurs, à faire tonner leur rythmique lourde, juste pour avoir à nouveau cette sensation magique de faire bouger les têtes et les corps, juste pour renouer ce lien si puissant qu’ils ont avec leur public. Et quoi de mieux pour ce faire que de repartir sur les routes afin d’y faire parler la poudre, quoi de plus logique que de faire une pause à Guitare en Scène pour offrir aux vrais amateurs de musique électrique qui le fréquentent un pur déferlement de rock ?!